La France Insoumise propose à travers la règle verte de revenir à une agriculture paysanne et au travers du protectionnisme solidaire de promouvoir la souveraineté alimentaire.
Il y a un gisement potentiel de 300 000 emplois dans une agriculture plus verte.
L'agriculture française est très diversifiée et riche en production de qualité (AOP, Label rouge…), la question de la quantité de nourriture a été solutionné par les avancées techniques.
Néanmoins, la France est le 9ème utilisateur de produits phytosanitaire en Europe (ramené à la surface agricole) et cela à des conséquences sur l'environnement, la qualité de l'eau, la santé de la population.
Nos surplus agricoles engendrent la baisse des prix aux producteurs ainsi que la destruction de l'agriculture des pays du sud avec des conséquences sur la pression migratoire.
Paysan, je pratique la polyculture élevage en conventionnel avec des vaches pour le Comté AOP et de la Volaille de Bresse AOP.
Mes cultures servent à nourrir mes animaux mais également la population (blé, soja).
Je souscris au programme de la France Insoumise car c'est le seul à prendre le problème de l'agriculture dans sa globalité.
Il nous faut réduire la pression de l'agriculture sur l'écosystème.
Cela passe évidemment par la promotion de l'agriculture biologique mais pas uniquement.
En agriculture conventionnelle, la réduction de l'utilisation des intrants chimiques et des produits phytosanitaires est possible par des pratiques agronomiques adaptées (rotation, association de plantes, synergie élevage/cultures….).
Sur ma ferme, nous sommes parvenus à réduire de 50 % l'utilisation de produits phytosanitaires avec des pertes de rendement soutenables.
La relocalisation de la production agricole est nécessaire pour assurer des débouchés à cette agriculture plus vertueuse.
Cela passe par les circuits courts (AMAP, vente directe) mais pas seulement.
En effet, le recours à des circuits plus longs est nécessaire pour structurer la production et maîtriser les coûts.
Ainsi, le soja que nous produisons est collecté par une coopérative qui le vend à un transformateur qui produira du lait de soja ou du tofu.
Nous sommes ainsi acteur de la nécessaire diminution de consommation de protéines carnées.
L'avenir est, je pense, vers une consommation de viande moins fréquente mais de meilleure qualité.
La souveraineté alimentaire associée à des mesures de régulations (quotas laitiers par exemple) permettra aux paysans de retrouver un revenu de leur travail.
Il s'agira de privilégier nos productions locales, nationales, européennes par le biais notamment d'une taxe carbone.
Pour les produits que la France ne peut produire (ex : ananas, riz…), la souveraineté alimentaire nous autorisera à choisir nos fournisseurs selon les conditions de productions sociales et environnementales.
Il va de soit, qu'en appliquant ce droit à la souveraineté alimentaire à nous même, nous le reconnaîtrions pour les autres Etats, notamment ceux du Sud.
A titre d'exemple, le Sénégal en procédant au gel saisonnier des importations d'oignons européens a sauver sa production locale et parvient à la développer et vise désormais l'autosuffisance.
Ce sont autant d'emplois créé sur place.
En but aux règles de l'OMC, nous devrons soutenir diplomatiquement ces initiatives.