Noyée sous le béton et le goudron, la terre disparaît à grande vitesse. Le développement des infrastructures : aéroport, routes, autoroutes, voies ferrées, les zones industrielles, artisanales, commerciales ainsi que les lotissements empiètent la surface de terrain à hauteur de 70 000 ha en France par an. On estime à 200, 250 ha la surface prélevée dans le jura. On observe le même phénomène au niveau international. Souvent, Ce sont les meilleures terres agricoles qui disparaissent.

Alors que la population mondiale augmente rapidement, c'est notre sécurité alimentaire qui se trouve menacée. En outre, ce sont des paysages complets qui se trouvent mis à mal. L'artificialisation des terres a également une correspondance directe avec le ruissellement des eaux, nous sommes victimes un peu partout de catastrophes de plus en plus importantes et le bétonnage ainsi que le goudronnage ont une incidence directe sur l'évolution climatique.

Des mesures administratives ont été mises en place, notamment depuis le grenelle de l'environnement. Les SCOT (Schéma de Cohérence et d'Organisation du Territoire), les CDPENAF, commissions chargées de contrôler et de réguler la consommation des terres agricoles, ont été créés depuis cette époque. Malgré ces structures chargées d'organiser les territoires et de limiter la consommation du foncier, on reste sur un taux élevé de prélèvement. Il existe une volonté, dans la plupart des communes qui élaborent un PLU, de ne pas trop s'étendre à la périphérie du village, au contraire, de boucher "les dents creuses", donc les îlots non construits à l'intérieur du village.

Je siège à la CDPENAF en tant que représentant de la Confédération Paysanne. La commission se réunit chaque mois sous l'égide de la Direction des Territoires. Je constate que, malgré les efforts réalisés, la réflexion majoritaire reste dans la pensée d'un développement qui s'appuie sur les thèses du passé.
Pour la plupart des membres de la commission, le développement économique passe obligatoirement par l'industrie et le commerce, jamais par l'agriculture qui reste, à leurs yeux, un secteur qui doit exister par la force des choses, mais qui n'apporte pas de croissance. On sait que c'est la même logique qui anime les membres des SCOT. Dans le jura, nous avons créé un collectif "Jura Notre-Dame-des-Landes" pour venir en aide aux opposants du projet de l'aéroport en Bretagne.

Notre réflexion va de pair avec celle de la confédération paysanne dont je suis membre également, et maintenant de la France Insoumise. Avec notre mouvement politique, fort de la réflexion menée depuis plusieurs années, nous proposons un classement des terres par catégorie, accompagné d'une législation qui interdit d'artificialiser les terres les plus apres à produire.
Nous voulons également faire l'inventaire des friches industrielles pour permettre la réalisation de certains projets sur des zones abandonnées. Nous estimons aussi que certains projets sont à proscrire car ils datent d'un autre âge : bâtiments pour stocker des produits d'importation à bas coûts, qui créent des déséquilibres sociaux dans les pays où on s'approvisionne et qui impliquent une empreinte écologique importante, notamment en raison du transport.
Enfin, nous avons à cœur d'installer à la périphérie des villes, et au delà, des agriculteurs installés sur des petites structures, voire micro structures, pratiquant le bio et permettant un commerce de proximité. C'est à ce niveau que le programme de la France Insoumise trouve tout sens : installation de 300 000 exploitations agricoles en France pour produire sainement et localement.

On le voit, nous avons besoin de toutes nos terres agricoles pour nourrir la population avec de bons aliments dans le cadre d'un développement réfléchi, ambitieux, raisonnable. Cela suppose une autre vision du monde, à la lumière de laquelle nous avons l'ambition de construire un vrai projet politique, respectueux de la planète, au service de tous.

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